Musée Août 44
Au-delà de ses murs remplis d’histoires, le Château du Taillis renferme un musée hors du commun : le musée Août 1944. C’est au-dessus de ses écuries que Nicolas Navarro, gestionnaire du château, va édifier un musée consacré aux événements de la Seconde Guerre Mondiale. Le musée plonge ses visiteurs au beau milieu des émotions particulières et des circonstances de l’« Enfer sur la Seine », dernière phase de la bataille de Normandie, à l’été 1944…
Ce mois d’Août 1944…
Débutant le 6 Juin 1944, la bataille de Normandie s’achève sur les rives de la Seine, près de Rouen, dans les débris de la Seconde Guerre Mondiale, à la fin du mois d’Août. Cette scène de guerre finale entre les Alliés et la Wehrmacht de l’Allemagne Nazi est l’emblématique du Musée du Taillis qui va jusqu’à reconstituer la libération de la capitale française.
La scène retrace les deux semaines de batailles terribles au cours desquels le corps des allemands et des ponts flottants qui servent à leur évacuation, sont acculés contre le fleuve de la Seine et font tout ce qu’ils peuvent pour la traverser. Talonnés par les forces anglo-canadiennes, c’est un spectacle terrifiant d’une armée en déroute. Des kilomètres de bouchons sont créés et toute l’aviation attaque incessamment et quotidiennement, profitant des brumes matinales pour traverser les lignes canadiennes : plus de 200 chars et autant de véhicules divers sont détruits.
Les allemands sont directement suivis par les troupes américaines et britanniques qui poursuivent les dizaines de milliers de soldats en cours de repli, afin de les empêcher de se regrouper et de contre-attaquer. Les Alliés accèdent à la Seine et sécurisent l’ensemble de sa rive Ouest, le 31 Août 1944. Bien que 165.000 allemands parviennent à échapper aux alliés, la pression constante amène le reste de la troupe à battre en retraite.
Finalement, au prix du sang, la Normandie, et bientôt la France et l’Europe, retrouvent enfin la liberté : l’Allemagne capitule.
La reconstitution par du Musée du Taillis
Après plus de 20 ans de passion et de collecte d’objets, Nicolas Navarro se propose de faire vivre la scène à ses visiteurs. Il débute sa collection dès l’âge de 12 ans et ouvre sa passion aux mordus d’Histoire à travers son musée qu’il monte avec l’aide d’amis et de bénévoles.
La reconstitution
La reconstitution a lieu chaque année, depuis 2005 : pendant 3 jours, les organisateurs du rassemblement du château du Taillis préparent et présentent des reconstitutions des campements de la Seconde Guerre Mondiale. Tous les 8 Mai, les amateurs d’histoires et de véhicules de cette période affluent, de France et d’Europe, vers Duclair.
Les commémorations du 8 Mai constituent l’évènement majeur de l’année au château du Taillis. Le conflit de la bataille de Normandie, avec ses acteurs de l’époque venant de différentes nations, est raconté à travers les voix de plus de 300 participants : un évènement historique pour ceux qui voudraient vivre les épisodes cachés de la Seconde Guerre Mondiale dans les plus réalistes circonstances.
Le but est simple : il s’agit de faire vivre les objets et les scènes afin de permettre aux visiteurs, de tous âges, de s’imprégner des recoins cachés et des moments forts de ce temps belliqueux. Très vite, les terribles affrontements sont compris et vécus, et plus qu’un moment de commémoration, c’est une occasion unique de répondre aux interrogations sur cet évènement qui a marqué l’histoire de la Seconde Guerre.
« On a eu la chance, de par les vétérans, d’apprendre l’histoire autrement que dans les livres… de le raconter directement avec leurs mots et leurs vécus » propos recueillis par un participant auprès France 3 Normandie.
La mise en scène
C’est dans le parc du château, classé monument historique depuis 1961, que la scène se raconte.
Plus de 300 soldats en tenue avec plus de 80 véhicules d’époque chaussent les bottes des belligérants du XXèmesiècle et prennent place dans les abris, hôpitaux ou encore centrales téléphoniques reconstitués sur place. Le campement militaire s’installe, la maison du châtelain devient un hôpital militaire, la grange un poste français de défense passive et l’orangeraie un poste avancé pour les troupes écossaises. Dépanneuses, ambulances, canons, chars américains ou encore M24 Chaffee se prêtent également au décor et font revivre au plus haut point les scènes aux visiteurs.
C’est dans l’enclos des ânes que la démonstration militaire se déroule, là ou des tranchées y sont spécialement creusées. L’affrontement s’y produit et met en scène des explosions, des véhicules ou encore des tirs à blanc. En bref, des heures tragiques de combat, au soulagement de la Libération, tout y est configuré de manière à remplir les mémoires de ceux présents.
De nombreuses animations ont également lieu et incluent, tous les après-midis, des spectacles historiques accompagnés montrant les soldats en action, ainsi que le récit des civils, tous témoins de ces terribles combats. Les troupes de reconstitution viennent de toutes parts : Belgique, Suisse ou encore Sud de la France.
« Il ne s’agit pas de documentaire, ni même d’un musée de plein air, mais davantage d’histoire vivante » raconte Nicolas Navarro dans un reportage pour Elodie Laval.
Au cœur du musée, des vitrines créatives et minutieusement confectionnées exposent également la scène en reconstituant les moments décisifs et symboliques de la bataille. Objets collectés, armes ou encore objets personnels de la vie courante de cette époque sont exposés et racontés à travers les anecdotes relatives à la guerre.
Et pour ceux qui auraient du mal à se détacher des lieux, des petits ustensils et des livres souvenirs de l’époque restent à portée de main pour compléter les démonstrations, en passant auparavant par une exposition photographique sur le thème de la femme pendant la guerre.
Cet événement est organisé chaque année depuis 2005 et est reconnu aujourd’hui comme étant l’un des rassemblements d’histoire militaire les plus importants de France, notamment grâce à son cadre authentique le distingue des autres reconstitutions existantes.